Ethan Ischer
AUTOMOBILISME
Ethan Ischer a un (bon) pied chez Porsche!
Ethan, comme tous les enfants qui ont rêvé un jour devenir pilote automobile, nous imaginons facilement que ce rêve s’écrivait «F1», on se trompe?
C’est bien sûr le rêve de chaque jeune pilote, mais il faut rester réaliste et, surtout, lucide. C’est bien d’essayer, de passer du karting à la monoplace, en espérant toujours être repéré pour pouvoir aller plus haut. Mais…
Le problème, c’est que plus on grimpe, plus cela devient cher. C’est cela?
Quand on sait qu’une saison complète en Formule 4 coûte déjà entre 500'000 et 1 million de francs, on imagine les budgets nécessaires en F3 Régionale et en F3 FISA: c’est nettement plus que le million. Après, on ne parlera même pas de F2 et de F1…
Le GT est plus abordable?
Assurément, c’est une philosophie différente, mais aussi des voitures dont le pilotage n’a rien à voir avec la monoplace: c’est plus grand, plus lourd, mais ce sont de véritables voitures de course, elles sont très belles. Certes, les premières semaines ont été difficiles, mais je suis parfaitement entouré dans cette nouvelle aventure et les premiers essais en Italie ont été positifs.
Parlons-en de cet entourage: vous avez été engagé par le team zurichois Sportec Racing, dont le responsable sportif est un certain Marcel Fässler, premier vainqueur – il s’y est imposé à trois reprises – suisse des 24 Heures du Mans. Un sacré atout?
Son expérience est bien sûr énorme, il m’apporte beaucoup, et pas seulement en technique pure de pilotage sur les circuits, mais aussi dans la vie de tous les jours. Car être pilote, c’est un travail quotidien. Celui qui débarque dans ce milieu et qui croit qu’il est le plus fort ne va rarement très loin.
Vous découvrez cette année quelque chose de totalement nouveau, à quoi vous attendez-vous?
À apprendre… mais aussi à rouler devant. Le but, c’est le titre. Je n’ai que 18 ans, c’est-à-dire que si je n’atteins pas ce but cette saison, j’aurai encore ma chance. Après? On peut imaginer le GT3 dans un autre pays, comme la France ou l’Italie, où les pelotons sont plus importants. Puis, pourquoi par le Fanatec GT World Challenge, avec des courses aussi bien en Europe, qu’en Asie, aux Amériques et en Australie. Enfin, le WEC, le Championnat du Monde d’Endurance.
Et ses 24 Heures du Mans, bien sûr?
Je crois que chaque pilote rêve de participer à cette épreuve au moins une fois dans sa vie. L’endurance est à nouveau dans une période dorée: jamais encore il n’y a eu autant de constructeurs officiels engagés, aussi bien en LMGT3 que dans la classe-reine des hypercars. C’est dire qu’il y a des volants intéressants à saisir. Mais…
Mais, Ethan Ischer?
Il faut se trouver le bon jour, au bon endroit, avec la bonne personne. Dans ce milieu, on n’est jamais sûr de rien.
Votre histoire a commencé par une sorte de vision, la nuit qui a suivi un GP du Brésil F1, c’est vrai?
Exactement, le lendemain matin, je savais ce que je voulais faire de ma vie. Et je l’ai dit à papa. J’avais bien fait quelques tours de karting auparavant. Comme tout petit garçon, j’aimais les voitures, mais jamais je n’aurais pensé en faire un jour mon métier. C’est désormais mon but.
Les étapes sont encore nombreuses, les obstacles aussi. Mais vous êtes désormais dans une filière qu’on sait très compétitive?
Le sport fait partie de l’ADN de Porsche. Pour cette première étape, j’ai un contrat d’une saison, sans option. Tout dépendra donc des résultats. Je suis pilote «Junior» Porsche Suisse, je suis jeune et mon but final est de devenir professionnel. À moi de travailler.
Pour, un jour, aller au Mans?
Oui. En attendant, si quelqu’un a un billet spectateur en «rab» pour cette année, je suis preneur. Je crois que tout est déjà vendu!
